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Ukraine : l’intégration par la formation
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Université d’Angers se mobilise pour les chercheur∙es et étudiant∙es déplacé∙es. En mars dernier, les établissements d’Angers Loire campus ont décidé conjointement de mettre en place des cours de français. Le Celfe propose ainsi une formation gratuite depuis mai à destination de ces étudiant∙es.
Ce lundi 30 mai, à la Faculté des sciences, le cours débute à 14 h mais le retard des élèves est excusé. Et pour cause, ils sont logés à Cholet, Rouen ou Paris et viennent à Angers en train pour améliorer leur pratique de la langue française. Jusqu’en février, ils étaient encore en Ukraine, à étudier leur spécialité dans leurs universités et grandes écoles respectives. Ruben était en 1ere année de chimie, Emmanuel en 2e année de pharmacie et Zacharia en 4e année d’informatique. Medhi, lui, a vécu 11 ans en Ukraine : il étudiait la médecine dentaire mais comme ses camarades, a dû fuir le pays en raison de la guerre. « Plus de 100 étudiant∙es étranger∙es ont sollicité l’UA pour y poursuivre leurs études, précise Françoise Grolleau, vice-présidente à l'international. Ils se sont ainsi vu proposer un rendez-vous individuel ou des webinaires d’orientation et ont aussi bénéficié de conseils personnalisés. »
Intégrer une formation dès septembre
Les formations sont dispensées gratuitement jusqu'à la fin du mois de juin. Ruben, Emmanuel et les autres bénéficient d’une formation intensive de français mise en place par le Celfe depuis mai, et ce jusqu’à fin juin. Ils sont une quarantaine d’inscrits, répartis en trois groupes de niveau : débutant, intermédiaire et avancé. Beaucoup sont francophones, et bénéficient d’une protection temporaire ou d’une autorisation provisoire de séjour.
En face d’eux, Julie Fouchet, enseignante FLE (français langue étrangère) et responsable pédagogique du Celfe, assure une partie des cours avec le groupe avancé. Après une présentation des étudiant∙es, Julie les invite à parler de leur formation, de leurs expériences, et de leurs compétences. Le but de la séance d’aujourd’hui : évoquer des qualités à mettre en valeur dans un contexte universitaire ou professionnel.
Deux fois par semaine, ils perfectionnent leur français et acquièrent des outils méthodologiques et culturels pour réussir leurs études en France : préparation d’un exposé oral, découverte des institutions françaises, prise des notes, compréhension du français familier… « Des visites de la ville d’Angers et des campus sont également programmées pour qu’ils s’approprient leur environnement, souligne Julie. A terme, les étudiant∙es non francophones pourront candidater au diplôme universitaire d’études françaises (DUEF) tandis que les étudiant∙es francophones pourront candidater directement pour une licence ou un master dans les composantes. »
Pour cela, une procédure de candidature dérogatoire a été mise en place à l’UA. Les facultés et instituts se mobilisent pour examiner les candidatures dans des délais d'urgence pour permettre ainsi à certain∙es étudiant∙es d’intégrer une formation dès septembre.