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Budget 2025 : conférence des élu·es du territoire
Françoise Grolleau a réuni vendredi matin 8 novembre les élu·es du territoire pour les alerter sur la situation économique critique de l'établissement à la veille de l'annonce des subventions pour charge de service public des universités.
L’Université d’Angers se bouge !
Après avoir mis en place de nombreuses mesures en interne dont une baisse de 28% de tous ses budgets, demandé l’expertise et l’accompagnement de l’IGESR, limité la campagne d’emploi et signé une tribune dans les Echos avec 80 autres présidents d’établissement d’enseignement supérieur, Françoise Grolleau a sollicité cette fois le soutien des élus et parlementaires locaux. Car l’heure est grave. L’établissement public angevin, reconnu pour sa capacité à innover et à faire réussir, devrait finir l’année en déficit pour la 3è année consécutive et la présidente ne se résout pas à accepter cette situation qu’elle juge profondément injuste. Explications.
« L’UA est une université qui sait accompagner ses étudiant·es * vers la réussite, qui est performante sur ses activités de recherche et qui sait aussi aller chercher des ressources propres. Nous avons pris l’habitude de faire beaucoup avec peu, d’être innovants et audacieux, mais le système a ses limites ! » a-t-elle indiqué aux parlementaires (députés et sénateurs) et aux élus locaux des villes d’Angers, de Saumur et Cholet, du département et de la région, qui avaient été conviés pour faire un point sur la situation à la veille de l’annonce des subventions 2025 pour charge de service public (SCSP) des universités. Pour l’UA, elle est sur 2024 de 144 millions d’euros et c’est sans doute la plus basse de France pour une université de cette taille (27 000 étudiants, 2000 personnels).
La construction de notre budget 2025 est très critique
« Je suis consciente de la situation économique de notre pays et nous sommes prêts évidemment à contribuer à l’effort national. Reste que nous n'avons pas de marges de manoeuvre. Notre université est historiquement sous-dotée et les nouvelles mesures gouvernementales nous mettent la tête sous l’eau. La non-compensation des mesures qui ne respectent pas le principe "décideur/payeur" amoindrit tous les efforts réalisés sur cette année d’austérité ! » L'établissement doit en effet absorber la hausse du point d’indice des fonctionnaires, le réhaussement des cotisations employeurs pour la fonction publique d'État (+4 points du CAS pension) et le manque à gagner du versement partiel (2/3) de la LPR sur 2025. «Globalement on peut dire qu’il nous manque 10 millions d’euros immédiatement pour assurer à minima notre mission de service public. »
« Des jeunes qui échouent à l’université, cela coûte à la société. Or avec un taux de réussite qui est de 24 points supérieur à la médiane nationale en licence générale, c’est presque 10 millions d’euros que l’Université d’Angers fait économiser chaque année à la nation. Cela fait 10 ans que nous sommes sur le podium de la réussite étudiante, faites le calcul ! » a lancé la Présidente.
Une action collective
Rappelant leur attachement à l’Université d'Angers et convenant qu’elle avait des arguments à faire valoir et des pratiques vertueuses, le groupe s’est quitté en se promettant d’agir collectivement et de façon coordonnée. Un courrier doit être rédigé très rapidement pour expliquer au ministre Patrick Hetzel, la situation de l’UA et pour lui demander une audience au plus vite.
À savoir
* Le taux de réussite en Licence en 3 ans de l’UA est de 70,3% contre 46,3 pour la médiane nationale (Données Quadrant, de la DGESIP).