Des étudiants de l’Esthua se penchent sur la crue de 1995

En janvier 1995, la ville d’Angers connaissait une crue historique en atteignant une cote record de 6,66 m. Trente ans plus tard, une quarantaine d’étudiant∙es de l’Esthua, Institut national de tourisme, ont récolté des témoignages et réalisé un documentaire sur cette crue centennale.

Originaire du Mans, Lou Levrard est en 2^e année du master Patrimoine et tourisme. Jamais elle n’avait entendu parler de la crue de 1995 en Anjou, elle et ses camarades de classe n’étaient d’ailleurs même pas nés ! Alors, quand leur enseignant Johan Vincent leur propose un projet pédagogique à ce sujet, en partenariat avec le Syndicat mixte des basses vallées angevines et de la Romme (SMBVAR), elle y adhère très vite. « Un premier groupe devait récupérer des photos d’archives lors de la crue et en reprendre aujourd’hui au même endroit, précise l’étudiante. Un autre s’est rendu aux archives patrimoniales de la ville d’Angers pour retrouver des documents techniques ou des articles de presse liés à la crue. Et nous, on a interviewé en vidéo une dizaine de personnes, chacun∙e avec ses anecdotes, pour un documentaire. »

Plus de mille personnes ont admiré le travail des étudiants au centre de congrès le samedi 1er février. Crédit photo : Alex Monteiro - Arthographie.

« De la fierté »

Habitant∙es des quartiers Saint-Serge et de la Doutre, pompiers, salarié∙es des services techniques de la ville d’Angers, personnalités impliquées dans la cellule de crise… Les étudiant∙es ont multiplié les prises de contact et se sont formé∙es en parallèle au maniement d’une caméra et d’une perche pour le son.

Au total, plus de dix heures d’enregistrement ont été transmis à Guillaume Bastien, technicien de la Direction de l’audiovisuel et de la visio conférence (DAV), chargé de monter le documentaire. « C’était une superbe expérience, on a appris à travailler avec la chargée de mission du SMBVAR. On a aussi rencontré plein de personnes tout en s’appropriant l'histoire d'Angers. Quand j'ai vu le documentaire, j'ai ressenti de la fierté : ce que l’on fait a du sens et a permis de créer un réel lien humain avec les personnes rencontrées. »

Le documentaire a été diffusé quatre fois au centre de congrès samedi 1^er février à l’occasion d’une journée commémorative de cette crue organisée par le syndicat mixte. Lors de cette journée, huit étudiant∙es du master Médiation culturelle et communication ont aussi proposé un espace immersif aux visiteurs. Ces derniers pouvaient écouter au téléphone des témoignages reconstitués de personnes qui avaient vécu la crue, observer sur des grands panneaux des cartes des quartiers d’Angers submergés et des photos d’époque. « On avait aussi créé un décor avec un bateau gonflable, des bottes et des parapluies, retrace Siloë Fouqué, originaire de Nantes et en première année de master. On a eu environ 1 300 visiteurs, certains étaient avec leurs enfants pour leur raconter et transmettre cette histoire, c’était super. »