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Une convention étudiante pour réfléchir à la pédagogie de demain

Une cinquantaine d’étudiant∙es de l’IUT d’Angers ont phosphoré les 27 et 28 mars pour repenser les enseignements liés à la transition écologique. Plusieurs propositions ont émergé lors de cette convention citoyenne étudiante et certaines verront le jour à la rentrée prochaine.

Rendez-vous est pris en matinée à l’étang Saint-Nicolas. Ce jeudi 27 mars, une cinquantaine d’étudiant∙es, originaires de quatre départements de l’IUT Angers-Cholet (Techniques de commercialisation (TC), Gestion des entreprises et des administrations, Génie électrique et informatique industrielle, Génie biologique), participent à une mini chasse aux trésors. Le but : agir en équipe pour retrouver des indices cachés et répondre à un quiz.

L’occasion de faire connaissance et de lancer cette convention citoyenne étudiante, prévue sur deux jours. « Cette idée a émergé entre enseignant∙es à l’IUT et des étudiantes de 2e année de TC ont ensuite co-organisé la convention, souligne Jihen Jallouli, enseignante et cheffe d’orchestre de cette convention. Les enseignements liés à la transition écologique peinent à susciter des changements de comportement et peuvent même contribuer à renforcer le rejet des changements que les enjeux écologiques nécessitent. »

Depuis deux ans, l’IUT a mis en œuvre une unité d’enseignement (UE) Développement durable et responsabilité sociale (DDRS) : aucun enseignement n’est planifié le lundi après-midi pour que les étudiant∙es de 1re année puissent suivre des cours sur l’écologie (énergie, climat, alimentation) et participer à un atelier (fresque du climat par exemple) pendant un semestre.

« Changer nos habitudes »

Après la mini chasse au trésor, les ingénieur∙es du Lab’UA ont proposé une animation pour faire comprendre l’importance, mais aussi les difficultés, de la coopération. L’après-midi, les étudiant∙es ont essayé de répondre à la problématique suivante : quelle pédagogie envisager à l’IUT pour des citoyen∙nes qui désirent prendre soin du vivant ? Une thématique déclinée en quatre axes (biodiversité, justice sociale, climat et ressources), avec le soutien de Sigrid Giffon, carthographe de l’unité de recherche ESO-Angers, de Laure Pillot, enseignante à la Faculté des lettres, et dee membres des associations The Shifters et de la COP 3 étudiante.  

Le lendemain, vendredi 28 mars, les étudiant∙es ont mis en scène leurs propositions sous forme de saynètes de cinq minutes, suivies par un temps de questions-réponses. Un premier constat a été fait : les cours magistraux sur l’écologie ne fonctionnent pas. « Pour parler de la biodiversité, les étudiantes préfèrent aller sur le terrain, confirme Jihen Jallouli. Et au lieu d’étudier scolairement ce qu’est le zéro déchet, ils souhaitent mettre en place des ateliers Do It Yourself (DIY). Ils ont aussi émis la volonté de travailler plus concrètement avec des entreprises ou des associations impliquées dans la transition écologique et sociale. »

Du côté des étudiant∙es, cette première convention citoyenne a marqué les esprits. « Je retiens la collaboration forte entre étudiant∙es et professeur∙es, j’espère que les mentalités vis-à-vis de l’écologie vont changer », souligne Maé Cochonneau, en 2e année de TC. « Je retiens l’impact environnemental qu’il faut avoir : on ne se rend pas forcément compte de tout ce qu’il y a derrière, ajoute sa camarade Zoé Ditta. Il faut en prendre conscience et changer nos habitudes. »

Les membres de la convention vont rencontrer en mai la direction de l’IUT pour définir les propositions qui sont applicables dès septembre 2025, et celles qui seront prises en compte pour la mise en œuvre de la prochaine réforme du BUT.

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