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Comue : trois micro-masters en expérimentation
Dans le cadre de la Comue, les universités d’Angers et du Mans portent trois expérimentations de micro-masters uniques en France. L’occasion pour un∙e étudiant∙e de découvrir en 2024 un master en lien avec la recherche lors de sa dernière année de licence.
Le micro-master est une formation supérieure non diplômante à distance qui existe en Australie et aux États-Unis mais qui n’est pas encore développée en Europe. Accessible via la plateforme EDX, il offre la possibilité de tester le master avant de s’engager dans la formation. Il délivre des crédits d’enseignement sur la base des cours suivis en ligne, mais le diplôme ne sera obtenu qu’en poursuivant le master. « J’ai abordé ce concept auprès des responsables de masters lors d’une réunion en janvier 2020 alors que nous nous interrogions sur la manière d’accroître l’attractivité de nos formations à l’international, se souvient Françoise Grolleau, élue première vice-présidente à l’UA le 28 septembre. J’ai également échangé avec des collègues de l’Université du Mans à ce propos dans le cadre de notre réponse au PIA 4 avec le projet Integraal. Finalement, c’est au nom de la Comue que nous avons répondu à l’appel à projet Emergences, de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) en décembre 2021, qui nous invitait à proposer de nouvelles pratiques ou dispositifs pédagogiques en émergence. »
Le projet a été retenu en février 2022 et est soutenu par la Région Pays de la Loire pour le financement d’un ingénieur pédagogique et par France université numérique (Fun), lancé par le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation en 2013 et qui est en France le « navire amiral » des formations accessibles en ligne.
« Être attractif »
Thomas Guillemette coordonne le master Biologie végétale, gestion de la santé des plantes. À l’Université d’Angers, les micro-masters qui sont en cours d’expérimentation concernent les parcours Archives (dirigé par Bénédicte Graille), et Biologie végétale, gestion de la santé des plantes (avec Thomas Guillemette et Marie-Agnès Jacques) tandis qu’à l’Université du Mans, c’est le master Actuariat (dirigé par Anis Matousi) qui est visé. « Les ingénieur∙es pédagogiques rédigent actuellement le contenu de ces micro-masters, qui seront en anglais pour les deux dernières formations », précise la vice-présidente.
Pour les établissements, ces formations innovantes représentent plusieurs atouts : former très tôt les étudiant∙es au monde de la recherche et leur faire découvrir les masters, notamment ceux fortement adossés à la recherche, élargir le périmètre de recrutement pour capter de nouveaux profils, gagner en visibilité à l’international, renforcer le lien entre master et doctorat, et valider un nouveau dispositif pédagogique à fort potentiel de transfert. « Les trois équipes concernées font régulièrement un retour d’expérience mais nous sommes en pleine expérimentation donc les questions sont encore nombreuses : quel volume de travail représente-il pour l’étudiant∙e ? Comment l’évaluer ? Quel est le modèle économique à appliquer ? énumère Françoise Grolleau, qui poursuit. Nous visons des étudiants rigoureux qui ont un attrait pour la recherche et qui souhaitent poursuivre leurs études en master puis en thèse. Le but est d’être attractif sans inonder d’informations l’étudiant, qui pourra débuter ce micro-master lors du deuxième semestre de sa troisième année de licence. »
L’occasion pour lui ou elle de prendre de l’avance dans ses études même si s’inscrire dans un micro-master ne donne pas ensuite à un accès automatique au master visé. L’expérimentation a commencé au 1er mai 2022 et durera vingt-quatre mois.
En savoir plus
La notion de micro-master (ou plus précisément MicroMaster) est une marque déposée qui appartient à EDX. « Notre travail sera aussi de trouver un autre nom à ce modèle expérimental », précise Françoise Grolleau.