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L'IUT se dote d'un séquenceur ADN à vocation pédagogique
Les étudiant∙es en BUT Génie biologique de l’IUT Angers-Cholet, parcours Biologie médicale et biotechnologie, s’exercent à décrypter l’information génétique des cellules grâce à un mini-séquenceur. Un travail méticuleux qui leur permet d’enrichir leurs connaissances et d’échanger avec des expert∙es biologistes de la santé du territoire.
Une étudiante de Génie biologique dépose de l'ADN sur le mini-séquenceur grâce à une micropipette.Le Nanopore Minion est un appareil gros comme une clé USB. Achetée l’année dernière par le département Génie biologique de l’IUT, cette technologie de pointe séquence l’ADN, c’est-à-dire qu’elle lit l’ordre dans lequel se trouvent les bases de l’ADN : adénine (A), thymine (T), cytosine (C) et guanine (G). Ces quatre lettres se combinent pour former des mots, des messages, des informations propres à chaque organisme étudié (humains, animaux, plantes, micro-organismes).
« Connaître ces séquences permet d’identifier des maladies génétiques, de détecter des mutations spécifiques au cancer et d’adapter les traitements par exemple, souligne Arnaud Chevrollier, professeur des universités en biologie moléculaire et bio informatique. Avec la réforme du BUT, la notion de génomique s’est intégrée dans les formations car les applications sont très nombreuses. Le mini-séquenceur a été acheté en ce sens et je pense que nous sommes le seul IUT de France à disposer d’un tel outil. »
Au contact des experts
Pour analyser une séquence ADN, celui-ci doit être au préalable amplifié par PCR (Polymerase Chain Reaction ou réaction en chaine par polymérase), une technique déjà maitrisée à l’IUT. Grâce à une micropipette, on dépose ensuite l’ADN sur les nanopores du mini-séquenceur, qui se branche sur un ordinateur. A l’écran apparaît alors des indications graphiques pour suivre la progression et la qualité du séquençage en direct. L’analyse bio informatique de la séquence identifie alors les variants.
À l’IUT, ces travaux pratiques ont été développés grâce aux ingénieur∙es du service Biochimie et biologie moléculaire du CHU d’Angers, qui eux travaillent au quotidien avec des séquenceurs de leur plateforme et les équipements de recherche Mitolab de l’unité Mitovasc. Dans le cadre de leur formation, les 39 étudiant∙es de 3e année ont également échangé avec des généticiens et neurologues du CHU et des patients atteints de maladies neuromusculaires, résidents de la structure AFM Telethon Yolaine de Kepper, située à Saint-Georges-sur-Loire.
« Ces discussions sont très importantes, confirme Arnaud Chevrollier. Grâce à l’apprentissage, les étudiants-alternants complètent et mettent à profit ces connaissances dans les laboratoires de l’EFS (établissement français du sang), les laboratoires pharmaceutiques des armées ou avec les équipes de recherche Inserm ou CNRS. » Certains vont même plus loin. L’année dernière, Luke Lacey a ainsi effectué un stage de trois mois au Francis Crick Institute, un centre de recherche biomédicale reconnu situé à Londres.
À l’avenir, Arnaud Chevrollier souhaite rendre accessible le mini-séquenceur aux autres parcours de Génie biologique.