Semaine de la pédagogie : allier enseignement et transition écologique

Organisée par le Lab’UA, la 2^e édition de la Semaine de la pédagogie s’est tenue du 11 au 13 juin sur le campus de Belle-Beille. Plus de 90 personnes se sont retrouvées pour échanger sur leurs pratiques pédagogiques et réfléchir aux adaptations à mettre en place autour de la transition écologique.

Thomas Desserrey, du Lab'UA, a co-animé avec Alexis Hay un atelier sur ChatGPT pour les enseignants.De 2013 à 2023, le Lab’UA organisait sa traditionnelle Journée pédagogie mi-juin. Pour l’année 2024, changement de format avec une première édition de la Semaine de la pédagogie du 15 au 18 janvier axée sur le développement durable et la responsabilité sociétale, puis une seconde du 11 au 13 juin.

« La fréquentation des ateliers, proposés habituellement dans l'année, a diminué depuis la Covid-19 donc nous avons étoffé la Journée de la pédagogie sur plusieurs jours, précise Nathalie Lusson, responsable du Lab’UA. Nous avons invité des intervenant∙es de Université catholique de l’Ouest (UCO), de l’Essca, et de l’Université de Louvain avec lesquel∙les nous partageons des ressources et des méthodes d’animations auprès des équipes pédagogiques. »

L'IA, support de créativité

En ouverture de la Semaine mardi 11 juin, Alexis Hay et Thomas Desserrey ont animé un atelier dédié à ChatGPT pour les enseignant∙es. Le but : concevoir une séquence d’enseignement, diversifier les activités pédagogiques, et aider les étudiant∙es à se situer dans leurs apprentissages. « Un premier usage de ChatGPT par les étudiant∙es avait été fait en janvier dernier, recontextualisent les deux ingénieurs pédagogiques au Lab’UA. Pour celui-ci, nous souhaitions aborder la construction de prompts (requêtes) efficaces afin d’obtenir des résultats les plus pertinents possibles. Nous voulions également présenter l’intérêt des IA génératives comme support de créativité et aller plus loin, en demandant, par exemple, aux enseignant∙es d’intégrer à leurs cours des notions liées au développement durable. Ils et elles ont fait l’effort de s’impliquer lors de l’atelier et au vu des retours, nous proposerons une formation à l’automne. »

« Embarquer la communauté »

Jeudi 13 juin, Laure Pillot, Marianne Lefebvre et Cécile Gremy-Gros, enseignantes-chercheuses à l’UA, et Luigi Russi (UCO), ont donné une conférence sur l’intégration des enjeux de la transition écologique au sein des formations. Une thématique en lien avec le rapport Jouzel-Abbadie de 2020 et les préconisation de 2023 du ministère de l’Enseignement supérieur, qui était au cœur des échanges entre les participant∙es : quels conseils donner aux enseignant∙es qui souhaitent s’emparer du sujet ? Comment mettre en place concrètement de nouvelles actions ?

« Il faut embarquer la communauté et les fresques du climat, du numérique, ou de la biodiversité sont un très bon outil pour commencer à sensibiliser », estime Cécile Grémy-Gros. « Quand des élèves travaillent sur un projet projet en lien avec un commanditaire, je leur demande désormais de réfléchir à l’impact environnemental et social de leurs actions, et plus généralement de l’activité de leur commanditaire, ajoute de son côté Marianne Lefebvre, qui enseigne l’économie à l’IUT Angers-Cholet. J’insiste aussi sur les compétences qu’ils doivent développer pour pouvoir agir en faveur de la transition écologique dans les organisations qu’ils rejoindront. Pour nous aider, la transformation en cours des maquettes en approche par compétences (APC) doit dès maintenant intégrer les compétences du rapport Jouzel ou le référentiel Green Comp. »

C’est avec un point de vue plus philosophique que Laure Pillot, enseignante au département Histoire, aborde la question : « J’essaye d’apporter aux étudiant∙es de l’espoir pour qu’ils aient la capacité à se projeter vers l’avenir : c’est ce que l’on appelle la littératie du futur. »

L’Université d’Angers s’est elle aussi emparée de ce sujet en lançant le challenge environnemental Energic à sa communauté de septembre à décembre 2023. Les Semaines de la pédagogie seront reconduites l’année prochaine et auront pour ambition de faire participer les étudiant∙es.