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Protéger la Méditerranée… depuis Angers
Professeur à la Faculté des sciences, Maxime Pontié et son équipe du Groupe analyses et procédés (GA&P) sont au chevet de la mer Méditerranée sur la question de la pollution des eaux.
Les membres du consortium se sont retrouvés à Burgos (Espagne) les 6 et 7 juin derniers pour le lancement du programme IMERMAID.Le programme de recherche et d’innovation IMERMAID (Innovative Solution for Mediterranean Ecosystem Remediation via Monitoring and Decontamination from Chemical Pollution), issu du dispositif Horizon Europe, a débuté le 1er juin dernier avec l’implication de 26 partenaires (entreprises, chercheur∙es, professionnel∙les de l’innovation).
Financé par l’Union européenne à hauteur de 8 millions d’euros, le projet vise à protéger le bassin de la mer Méditerranée de la contamination chimique issue des eaux usées pour proposer des analyses sur site via des capteurs électrochimiques développés à Angers puis couplés à des procédés de traitement des eaux innovants.
Plus de 150 millions de personnes habitent le long de ce littoral, et de nombreuses entreprises sont également implantées. Pour autant, les systèmes de traitement des eaux usées ne sont pas systématiquement mis en place de manière optimale, voire sont inexistants, ce qui engendre l’apparition, entre autres, de contaminants préoccupants émergeants (CoPE) présents dans l’eau de mer.
« Notre but est de réduire l’utilisation, les émissions et la pollution de ces CoPE avec des nouvelles générations de capteurs à déployer et des solutions innovantes de prévention, de surveillance, et de remédiation, annonce Maxime Pontié. À terme, le souhait est de lutter contre la dispersion de ces polluants chimiques en les traitant à la source. Il s’agira également de faire renforcer la réglementation européenne pour contraindre les pollueurs à mieux traiter les eaux usées dont l’émissaire est la mer Méditerranée. »
Un premier prototype pour fin 2024
Au sein de la Faculté des sciences, l’équipe du GA&P travaille depuis plus de quinze années sur des capteurs électrochimiques dédiés à l’analyse et à la mesure de nombreux micropolluants organiques (pesticides, résidus médicamenteux, colorants) présents dans les eaux naturelles polluées. « Pour le projet IMERMAID, nous allons donc adapter notre savoir-faire à la réalité du terrain afin de proposer une plateforme innovante de surveillance des milieux aquatiques en mer Méditerranée avec une solution multi-capteurs en cours de développement », précise Maxime Pontié.
Un premier prototype composé de plusieurs capteurs sera ainsi installé à partir de décembre 2024 en Tunisie. D’autres viendront ensuite pour des tests à Chypre et en Crète. Ils identifieront les molécules polluantes grâce notamment à des capteurs à empreintes moléculaires dans la Méditerranée et des eaux industrielles. Ces prototypes seront ensuite mis en œuvre pour assister les essais de remédiation via la mise en œuvre de procédés innovants de dépollution des eaux développés par les autres partenaires (photo-dégradation, procédé plasma, adsorption).
« Des perspectives d’applications locales pourront être également étudiées eu égard au plan de réhabilitation des eaux en Pays de la Loire, conclut Maxime Pontié. De manière plus large, ce projet devrait aider l’Université d’Angers à apporter des solutions à une meilleure gestion des eaux côtières. »
L’info en plus
Vous pouvez suivre les actualités du projet IMERMAID sur son compte Twitter : @imermaid_eu