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L’UA s’exporte au festival des synthés et musiques électro

Respectivement maître de conférences et ingénieur d’études au département Physique de la Faculté des sciences, Matthieu Loumaigne et Dominique Guichaoua ont présenté un prototype de synthétiseur analogique polyphonique au SynthFest à Orvault fin avril. David Rousseau a lui évoqué les liens entre intelligence artificielle et musique lors d’une conférence.


Matthieu Loumaigne (au premier plan) et Dominique Guichaoua (en arrière-plan) lors du SynthFest.
Artistes, collectionneurs, marques spécialisées… Amateurs et professionnel∙les étaient réuni∙es fin avril à Orvault pour la 11e édition du SynthFest, le plus grand festival français dédié aux synthétiseurs et musiques électroniques. L’occasion pour Matthieu Loumaigne et Dominique Guichaoua, collègues à l’UA et avant tout passionnés de musique, de s’y rendre pour montrer leur dernière réalisation : un synthétiseur analogique polyphonique (dix voix). Appelé « PolyUAnalog », il a été réalisé avec l’aide, entre autres, de Mohand-Tahar Amrous, étudiant du master Photonique, signal, imagerie lors d’un stage entre avril et juin 2023.

« Malgré l’essor du numérique, les synthétiseurs analogiques ont encore la cote, assurent Matthieu Loumaigne et Dominique Guichaoua. Ce projet est né de la réédition d’une puce électronique pour jouer une voix de synthèse. C’est un défi qui demande des connaissances techniques liées à l’électronique analogique d’une part mais aussi à l’électronique numérique d’autre part via l’utilisation de micro-contrôleur. »

En effet, les synthétiseurs analogiques utilisent des circuits électroniques et des composants pour générer un signal audio mais les tolérances sur les composants, les effets thermiques et leur vieillissement laissent place à un peu d’aléatoire et d’imprévu. Alors que pour un synthétiseur numérique, des algorithmes mathématiques déterministes sont utilisés pour générer un son parfois un peu trop parfait. « L’analogique réserve des surprises, ce n’est jamais parfait, et donc, intéressant d’un point de vue scientifique et musical. »

Si les travaux de Matthieu Loumaigne et Dominique Guichaoua ont attiré l’attention au SynthFest, c’est aussi parce que leurs données sont accessibles à tous. « Le côté open source intéresse fortement une communauté d’ingénieurs et d’électroniciens, c’est agréable de voir un tel engouement. Nous avons d’ailleurs été invités à Turin (Italie) fin novembre pour un congrès. On a fait un gros travail sur la documentation, qui fera l’objet d’une publication scientifique prochainement. »

IA et musique

David Rousseau, professeur de physique et membre du Laris, était également de la partie au SynthFest. Il a donné à cette occasion une conférence sur le lien entre intelligence artificielle (IA) et musique. « C’est la première fois que cela est abordé lors de ce festival, précise-t-il. On voit que l’IA apparaît de plus en plus dans les logiciels et il y a une crainte quant au niveau des droits d’auteurs. Elle n’est pas seulement utilisée pour faire de la musique mais aussi pour ajuster les paramètres du synthétiseur. » David Rousseau a profité du festival pour échanger avec des chercheur∙es de l’Université de Grenoble sur l’utilisation de l’IA pour créer des environnements sonores : une suite logique pour le chercheur angevin, qui produit déjà des musiques originales pour les Navette sonores, écoutables sur le site de podcasts de l’UA.

L’info en plus

Les travaux de concernant le synthétiseur PolyUAnalog sont à retrouver sur Github.

Retrouvez en anglais une interview de Matthieu Loumaigne et Dominique Guichaoua lors du SynthFest.

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