Marianne STEFANNIAlumni du Master EEZH

Un parcours orienté écologie

Marianne STEFANNI est passionnée par l’écologie. Après son bac, elle se dirige vers une licence sciences du vivant parcours vie et terre mention écosystèmes et géosystèmes à la Faculté de Paris Diderot (aujourd’hui fusionnée avec Paris Descartes pour former l’Université de Paris).

Une fois sa licence en poche, Marianne réalise un an de service civique à la Réserve naturelle nationale de la Bassée. Son objectif : dynamiser le bénévolat. Marianne venait également en soutien aux techniciens sur quelques missions annexes : suivi des plantes et oiseaux, entretien, débroussaillage, accueil d'écoles etc...
Marianne développe alors un fort intérêt pour les zones humides. Elle choisit de s’orienter vers le Master EEZH pour la suite de ses études.

Des années enrichissantes, marquées par un engagement fort

Ces deux années de Master – bien qu’impactées par le Covid - lui ont beaucoup appris.
À côté des cours, Marianne s’est en effet engagée activement, d’abord en tant que vice-présidente, puis en tant que présidente de l’association PEGAZH (aujourd’hui PEGASE). Elle a également été représentante de sa promotion, qui a réussi à créer des liens malgré la distance grâce aux travaux de groupe et aux quelques sorties terrains effectuées
Un engagement qui lui a beaucoup apporté lors de son entrée sur le marché du travail. « L’implication dans une asso aide beaucoup, montre qu'on est responsable, qu'on sait s'organiser, et travailler en équipe, il y a un peu un côté managérial ».

Représenter une structure, savoir mener un projet, organiser des événements… autant de compétences qui ont été mobilisées lors de l’organisation des 20 ans des JMZH (Journées Mondiales des Zones Humides) qui pour l’occasion s’étalait sur une semaine. Et qui continuent de l’être, puisque Marianne a pu, une fois en poste, participer à leur organisation dans le Var !

Une entrée rapide sur le marché du travail 

À la fin du Master, Marianne a réalisé un stage à l'Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le service départemental des Alpes de Haute Provence sur le diagnostic territorial du département. 

Marianne a été engagée 2 mois en CDD à la fin de ce stage sur la même thématique. Puis, peu de temps après, elle est embauchée au service départemental du Var dans son emploi actuel. Marianne est aujourd’hui technicienne et inspectrice de l'environnement (aussi appelée police de l’environnement) à l’OFB dans le Var. 

Des missions très diversifiées

"Le quotidien c'est qu'il n'y a pas de quotidien" nous dit Marianne, le sourire dans la voix. Bien que son poste soit aujourd’hui plutôt axé sur l’eau, ses missions sont variées, entre bureau et terrain. Le travail de bureau prévaut néanmoins lié à l’importance de la rédaction des procédures. Elle ajoute également que le travail en équipe est essentiel. 

Les missions de l’OFB dans un service départemental se séparent en 3 catégories :

• La connaissance : Marianne participe aux suivis des milieux aquatiques en participant par exemple aux pêches électriques dans le cadre de la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) où à l’Observatoire National des Débits d’Etiage (ONDE). Elle participe également à d’autres missions de connaissance comme le suivi de la population du loup en aidant à la récolte d’indice.

• La police : Marianne exerce des missions de police judiciaire et administrative sur ces prérogatives. Elle mène des enquêtes judiciaires sur de possibles infractions environnementales suite à des plaintes, des signalements ou des constatations sur le terrain. Elle peut également faire des contrôles administratifs afin de veiller au respect des autorisations environnementales. Elle veille aussi à ce que les usagers de la nature comme les chasseurs, les pécheurs, randonneurs, … puissent en profiter de façon légale. Ces contrôles peuvent être effectués en commun avec des partenaires tel que la DDTM, la Gendarmerie…. Elle peut également sur demande de l’administration, émettre un avis technique sur certains projets pouvant impacter l’environnement

• Appui des acteurs et mobilisation des territoires : dans son poste, Marianne participe principalement à des réunions organisées par les syndicats mixtes des bassins versants. Ces syndicats gèrent la thématique de l’eau sur leurs territoires (protection des milieux aquatiques, volets quantitatif et qualitatif…). Elle prend part aux divers COPIL et COTECH qui sont organisés, par exemple sur les contrats de rivière, les projets de restauration, les études de la ressource en eau ou autres tel les PTGE -ex-PGRE-, ou sur les actions des SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) ou PAPI (Programme d’Action pour la Prévention des Inondations). Elle échange régulièrement avec les services eaux de la préfecture. Elle réalise également, lorsque le service en a besoin, les constats de dommages de prédation par le loup transmis à la DDTM afin que les éleveurs puissent être dédommagés des attaques sur leurs troupeau. Dans d’autres départements ces constats peuvent également concerner l’ours et le lynx.

Ce qu’elle présente ne sont qu’une partie des missions réalisées par l’OFB et Marianne vient régulièrement en renfort sur d’autres thématiques.

En ce qui concerne les horaires, Marianne peut travailler le week-end et les jours fériés, une continuité de service étant imposée. Le travail de nuit reste exceptionnel. 

Des compétences acquises pendant le Master utiles au quotidien

Les compétences acquises lors du Master lui sont presque toute utiles : « la seule compétence dans mon milieu qui ne me serait pas utile, c’est le logiciel « R » [un logiciel de statistiques qui sert à évaluer l’évolution de différents paramètres tels que les populations] et encore ».

Cours d’hydrologie et d’écologie, PLU et autres plans d’aménagements, logiciel Qgis pour le diagnostic territorial … sont autant d’enseignements dont Marianne se sert au quotidien. 
Son seul regret : que la formation n’ait pas balayé les différents types de zones humides. Celles retrouvées dans le Var ne sont en effet pas les mêmes qu'à Angers, bien plus méditerranéennes… et bien moins humides !

Un système de formation pour monter en compétences

Marianne a bénéficié de plusieurs formations après le Master, qui lui ont permis de développer ses compétences. C’était par exemple le cas en droit de l’environnement, matière qu’elle a pu découvrir en initiation à la Faculté, complétée par plusieurs semaines de formations professionnelle, principalement sur la partie judiciaire du métier.

Une formation de quatre semaines de techniques d'intervention de police pratique est également nécessaire : comment approcher une personne, discuter avec elle, ou encore manier une arme. « Il faut aussi être prêt à ça » conclut Marianne. Les formations concernant la police doivent obligatoirement être validées pour être inspecteur de l’environnement. Diverses autres formations, comme en police de l’eau (travaux, avis techniques, dossiers d’instructions, nomenclature, connaissance des milieux aquatiques…) sont aussi proposées, les employés venant d'horizon divers.

Et après ? 

Marianne souhaite passer le concours pour être titularisée. Pour rentrer à l'OFB à son poste, il y a deux voies, le recrutement au fil de l'eau et le concours, qui se déroule en trois parties avec sélection à chaque session : épreuve écrite (épreuve d’admissibilité), sportive et orale (épreuves d’admission).

Ses conseils alumni

Marianne déconseille ce métier « pour ceux qui aiment leur train-train ». Elle recommande également de « ne pas avoir peur de continuer à apprendre, ou même de perdre des compétences et de les rattraper plus tard. Ne pas avoir peur de l'échec, continuer et persévérer car il y a peu de places. Si on est compétent, motivé, qu'on a envie, de toute façon ça se verra ».

Marianne attire aussi l’attention sur le fait que « beaucoup d'autres postes sont possibles, par exemple la sensibilisation pour ceux qui préfèrent, c'est très diversifié, si on ne veut pas faire de police ».
 
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