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Où en est le projet de musée des féminismes ?
Annoncé il y a tout juste deux ans à l’occasion du Mois du genre, le projet d’un musée des féminismes à Angers se concrétise un peu plus avec l’inauguration le 27 février dernier de l’exposition « Les femmes sont dans la rue ! » installée à la Bibliothèque universitaire Belle-Beille. Cette exposition unique en France qui proposera durant 4 mois 300 documents originaux provenant de multiples collections représente une vraie preuve de concept de l’intérêt d’un tel musée pour le public, pour les étudiant·es et pour la recherche.
Porté de longue date par Christine Bard, enseignante-chercheuse à l’UA, qui a aussi créé en 2004 MUSEA, un musée virtuel sur l’histoire des femmes et du genre, le projet est sur les rails. Il est co-piloté par l’Université et par une association de préfiguration dont le but est d’imaginer ce futur musée, l’AFéMuse. Elle est co-présidée par Christine Bard et sa consœur de l’Université de Tours, l’historienne Julie Verlaine qui « rêvent toutes les deux de ce musée ». Depuis 2 ans, elle a multiplié les initiatives : création d’un réseau, grande récolte d’archives féministes, implication des étudiant·es, achat de la première œuvre du musée via une financement participatif….
Un projet inscrit au plan interministériel pour les droits des femmes
Déjà plus de 150 000 euros ont été levés par l’association : des subventions provenant du ministère de la Culture, du secrétariat d’État à l’Égalité et de la Fondation des femmes notamment pour travailler sur la préfiguration du musée et sur la première exposition. « Ces subventions nous permettent d’avancer dans la préfiguration mais ne suffisent pas pour créer un musée », explique Françoise Grolleau, présidente de l’UA, qui rappelle que le contexte budgétaire de la France et des partenaires publics de l’établissement n’est pas favorable. Malgré l’inscription de ce projet salué par tous et inscrit au plan interministériel pour les droits des femmes par Elisabeth Borne, « si le projet fait son chemin, il est clair que nous devons mener un travail de fond pour construire un modèle économique viable, aller chercher des financements pérennes et des engagements pluriannuels ».
Il va nous falloir du temps !
« Ce musée donnera à voir l’histoire de la lutte pour l’émancipation des femmes correspond aux valeurs d’ouverture que nous portons en lien avec la mission Égalité. Il s’appuie sur des activités de recherche et de formation propres à l'UA. Nous allons continuer de le défendre et pour cela nous allons l’inscrire dans notre stratégie de développement immobilier 2028-2035 », explique la présidente, pour qui « l’un des enjeux, c’est que ce musée se fasse à Angers. Car c'est ici, au laboratoire Témos, que Christine Bard a développé sa recherche sur l'histoire du féminisme et c'est là qu'elle a bâti sa notoriété». De fait, le projet repose sur un fonds d’archives exceptionnel et unique en France hébergé à la Bibliothèque universitaire Belle-Beille. La question est de savoir si cette BU qui accueille plus de 500 000 étudiant·es par an est le meilleur lieu pour accueillir le futur musée, considérant les contraintes logistiques et de sécurité.
D’autres expositions temporaires à venir
Autrement dit, le projet est bien vivant : une autre exposition doublée d’un colloque sur les 70 ans du planning familial est d’ores et déjà programmée pour 2026 à l’UA. L’exposition actuelle visible durant 4 mois, avec de nombreuses médiations y compris avec des publics scolaires, fera l’objet d’une déclinaison sous la forme d’une exposition itinérante. Elle pourra circuler partout en France. Enfin le tableau de « Maria Verone à la tribune », acquis par l’AFéMuse grâce à un financement participatif, fera l’objet de mini expo/conférences dans les musées du grand Ouest comme les musées des Beaux-Arts d’Angers, par exemple, qui le conserve actuellement. Affaire à suivre donc.