- >Recherche
- >Actualités
- >2025
- >Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses
Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses
Maître de conférences à l’Université d’Angers et praticien hospitalier au CHU d’Angers, Guillaume Mabilleau coordonne le projet Android 2. Ses recherches portent sur des molécules qui permettent de réduire les fractures.
Guillaume Mabilleau.Depuis une quinzaine d’années, l’équipe Regos du laboratoire Rmes (Regenerative Medicine and Skeleton) planche sur la physiopathologie et le vieillissement des tissus osseux, en s’intéressant particulièrement à la relation intestin/os. « Si on met de côté la partie primaire de l’intestin (absorber des nutriments), on trouve dans l’épithélium des cellules spécialisées qui libèrent des hormones, détaille Guillaume Mabilleau. On en a découvert trois principales, capables de contrôler la qualité de la « brique élémentaire », qui constitue nos os. »
Ces recherches étaient au cœur d’Android, un programme de prématuration de la Satt Ouest Valorisation lancé en 2016. « L’objectif était de développer de nouvelles molécules pour traiter la fragilité osseuse car aujourd’hui, un patient traité sur deux va quand même se fracturer. »
Face à ce constat, Guillaume Mabilleau et son équipe se sont penchés sur la qualité de la brique élémentaire. « Dans beaucoup de pathologies, cette brique peut être altérée donc on a généré des molécules, une dizaine au total, qui ciblent cette brique. »
« Réduire de 100 % les risques de fracture »
Une biopsie osseuse sur laquelle on observe les différentes structures grâce à un micro-spectromètre.
La suite du projet, nommé Android 1, est un projet de maturation. « On a apporté la preuve de nos résultats sur deux pathologies de fragilité osseuse : l’ostéoporose post ménopausique et l’ostéogenèse imparfaite, ajoute le chercheur. Nous avons eu un dilemme sur l’ostéoporose car les recommandations des agences de régulation du médicament ne concernent pas la réduction des fractures mais l’augmentation de la quantité de matériaux osseux. Ils prennent le problème à l’envers alors qu’on améliore la résistance osseuse de 92 % ! »
L’autorisation de mise sur le marché est alors repoussée mais la biotech Salto Therapeutics se montre néanmoins intéressée par les résultats et le projet Android 2 débute en septembre 2024, en co-maturation avec la Satt.
Android 2 se positionne sur le marché des maladies rares pédiatriques puisque l’ostéogenèse imparfaite concerne principalement les enfants. Victimes de multiples fractures, parfois même sans choc, ils peuvent être sujet à de nombreux problèmes : scoliose à répétition, déformation au niveau du visage, problèmes de croissance… « À terme, on veut réduire de 100 % les risques de fracture », poursuit Guillaume Mabilleau. Nous envisageons la création d’une start-up dédiée, filiale de Salto Therapeutics, avant la fin de l’année 2025 afin de développer la molécule. Après une première étude de sécurité pharmacologique, nous allons acquérir des données qui nous serviront pour lancer un essai clinique. »