Une chercheure canadienne rejoint Temos pour travailler sur les archives du CIE

Précédemment chercheure post-doctorale à l’Institut d’études féministes et de genre à l’université d’Ottawa, Susanne Commend est arrivée à l’UA à la rentrée 2021. Au sein de l’unité mixte de recherche Temos, elle conduit sur deux ans un projet de recherche concernant la contribution du Centre international de l’enfance à la prise en compte du handicap chez les enfants entre 1949 et 1990.

Après Luciana Jinga, présente à l’UA entre 2019 et 2021, c’est la deuxième fois que le laboratoire Temos accueille une chercheure post-doctorale, en la personne de Susanne Commend, dans le cadre du programme  Horizon Europe Actions Marie Sklodowska Curie. Ce dernier vise à favoriser la mobilité des chercheur∙e∙s à fort potentiel et à soutenir la poursuite de leur carrière par l’acquisition de nouvelles compétences. « Intitulé Taking Care of Disabled Children : the Centre International de l’Enfance and Transnational Network, France-North Atlantic-Africa, le projet de Susanne est financé grâce à une bourse de 196 707 euros du programme européen de recherche et d'innovation Horizon 2020 », précise Yves Denéchère, directeur du laboratoire.

« Le handicap : un enjeu fondamental des politiques sociales »

La chercheure canadienne étudie la contribution du Centre international de l’enfance (CIE), qui n’existe plus aujourd’hui mais dont les archives (rapports d’activités, procès-verbaux, correspondances) sont conservées à la BU de Belle-Beille, à la prise en compte du handicap chez les enfants entre 1949 à 1990. « Durant les Trente Glorieuses, le CIE avait un rôle de formateur auprès des professionnels de la santé (éducateurs spécialisés, personnel paramédical et professionnels de la réadaptation), détaille Susanne, qui a publié en janvier 2021 L’Histoire des enfants handicapés au Québec, de 1920 à 1990. Il était présent en France et en Afrique francophone principalement, avec le soutien de l’Unicef et de l’OMS, et a permis au handicap d’être un enjeu fondamental des politiques sociales. » Le développement de l’éducation spécialisée pour les jeunes déficients intellectuels au tournant des années 1970 a notamment abouti à la Déclaration des droits du déficient mental en 1971.

En lien avec le respect des droits des enfants et l’évolution de la conception de l’enfant en situation de handicap, cette thématique est encore riche à étudier du côté francophone. « Les échanges seront complémentaires entre Temos, dont l’expertise sur l’histoire de l’enfance est reconnue et qui a créé une chaire sur ce sujet en septembre avec le programme EnJeu[x], et Susanne qui apportera son expertise, ajoute Yves Denéchère. Nous souhaitons évoquer les questions de politique internationale à destination des enfants d’un point de vue européen, nord-américain, et depuis la sphère africaine puisque c’est une période post-coloniale. » « Au final, ce projet permettra à la fois de développer les connaissances sur l’histoire du handicap et de consolider le réseau de chercheur∙e∙s francophones travaillant sur ces thèmes », conclut Susanne Commend.