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Bientôt du cannabis médical made in Angers ?
Soutenu par la Région Pays de la Loire et mené en collaboration, entre autres, avec le laboratoire Sonas de l’Université d’Angers, le projet Cannatech vise à optimiser la production de cannabis médical. David Guilet, le directeur du Sonas, en détaille les enjeux.
Expérimenté en France depuis 2021, l’usage médical du cannabis est prescrit sous deux formes (l’inhalation par vaporisation avec des fleurs séchées ou par voie orale avec des huiles) en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance aux thérapeutiques accessibles.
Adèle Gruner, cheffe de projet chez Delled, réalise une extraction sur un échantillon cultivé de cannabis sativa.Fondée en 2014, la start-up Delled - laboratoires LaFleur souhaite produire des médicaments à base de cannabis d’ici mars 2024 à l’aide de méthodes innovantes en termes d’éclairage et d’intelligence artificielle. Elle vient d’importer 500 boutures de cannabis et a finalisé en janvier dernier une levée de fonds de 1,1 million d’euros.
Pour développer son projet Cannatech - soutenu à hauteur de 800 000 euros par la Région - elle s’est appuyée sur l’expertise et les compétences du Sonas (Substance d’origine naturelle et analogues structuraux) et d’autres partenaires (lire ci-contre). « Les deux acteurs à l'origine du projet financé par la Région sont l'entreprise Delled et le laboratoire Stragene de l'IRHS, spécialisé dans la relation développement morphologique du végétal et environnement, rappelle David Guilet. Le consortium s'est ensuite élargi à l'entreprise Seraap, spécialisée dans les machines robotisées, et au Sonas, qui intervient en tant que partenaire associé.»
Contrôler l’environnement pour moduler la production des molécules d’intérêt
Une première pour le laboratoire de l’UA dont l’ensemble des travaux s’inscrivent dans une même thématique centrée sur la chimie des substances naturelles et leur valorisation. « Cette thématique sur le cannabis médical est importante et s’inscrit dans l’ADN de notre laboratoire qui regroupe essentiellement des enseignants-chercheurs chimistes du département de pharmacie, confirme David Guilet, le directeur du Sonas, qui précise : Notre mission principale sur ce projet est la mise en place de méthodes d’analyse des molécules d’intérêt d’extrait de cannabis sativa (identification, dosage et comparaison fine des profils phytochimiques). »
Ces travaux d’analyse se focalisent sur les principales classes chimiques de métabolites spécialisés de la plante, à savoir les terpènes, les composés phénoliques et surtout les cannabinoïdes qui contiennent à la fois un motif terpénique et un motif phénolique.
Trois chercheur∙es du Sonas développent ces méthodes d’analyses grâce notamment à un équipement acquis en octobre 2020 dans le cadre du Labcom feed Intech et financé à 50 % par l’Agence nationale de la recherche (ANR) : l’UPLC-QTOF-MS. Un nom obscur qui désigne un spectromètre de masse haute résolution couplé à un système de chromatographie liquide qui permet d’identifier les molécules dans un échantillon complexe ou de comparer des échantillons entre eux. « L’entreprise Delled s’est rapprochée de notre laboratoire grâce, entre autres, à la présence de cet équipement », ajoute David Guilet.
Les échantillons analysés sont issus de plantes cultivées dans une enceinte contrôlée qui permet de moduler les principaux facteurs environnementaux (air, eau, éclairage). Le projet a pour objectif l’établissement d’une production répétable et enrichie en molécules d’intérêt répondant favorablement aux critères écologiques, économiques et pharmaceutiques définis.
Les principaux partenaires du projet
- L’entreprise Delled - laboratoires LaFleur ;
- L’entreprise Seraap ;
- UMR Institut de recherche en horticulture et semences (Inrae) - Equipes Stragene et ImHorPhen.