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Le sport et la stimulation cognitive pour lutter contre la maladie de Huntington
Depuis 2020, le projet Comon (cognition, motricité, numérique) vise à ralentir l’évolution de la maladie de Huntington par des exercices physiques et cognitifs, et à évaluer les effets du programme sur le bien-être et la qualité de vie des patients. En lien avec le réseau Sam de la Comue, il associe des étudiant∙es et des enseignant∙es-chercheur∙es des Universités d’Angers et du Mans.
Julien Godard et Coline Chartier, étudiants à l'Université d'Angers et celle du Mans, sont pleinement intégrés dans le projet Comon.Maladie neurodégénérative héréditaire rare du système nerveux, la maladie de Huntington se développe généralement autour de 40-50 ans. Elle a des conséquences motrices (troubles de l’équilibre ou de la marche), cognitives (vitesse de traitement d’une information, gestion de deux tâches simultanées) et psychiatriques (irritabilité, manque de motivation). Plusieurs études ont montré que la stimulation cognitive et la pratique d’activités physiques pouvaient présenter un intérêt face à l’absence de traitements médicaux curatifs.
En ce sens, le projet Comon est lancé depuis 2020 jusqu’en juin 2023 et financé à hauteur de 10 000 € par la Comue. A sa tête, Philippe Allain, directeur du Laboratoire de psychologie des Pays de la Loire (LPPL) à l’Université d’Angers et Sylvain Durand, enseignant-chercheur en physiologie au laboratoire Motricité, interactions et performances (MIP) du Mans Université. « Ce projet a permis le développement de nouvelles coopérations interdisciplinaires », souligne Philippe Allain.
Des premiers essais en 2024
Après la constitution d’une équipe spécialisée en neurocognition, en numérique et en staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), deux étudiant∙es ont également été recruté∙es en stage lors de leur première année de master il y a deux ans : Coline Chartier (en neuro-psychologie) à l’UA et Julien Godard (staps) au Mans Université.
Cette approche interdisciplinaire permet de renforcer les interactions dans le groupe et favorise les actions concrètes : développement d’exercices cognitifs et physiques, mise en place d’un outil numérique dédiée en partenariat avec le Laris et le Userlab de l’Université d’Angers et utilisable depuis l’ordinateur, élaboration d’un protocole d’étude avec un bilan d’évaluation des effets…
« Les pré-tests effectués auprès de sujets sains et âgés ont montré des résultats encourageants, précise le directeur du LPPL. Les premiers essais cliniques se dérouleront en 2024 et à terme, ce programme sera utilisable depuis le domicile des patients. »
En attendant, Coline (au LPPL) et Julien (au Laris et au Mip) vont poursuivre leur travail de thèse, financée par les Universités d’Angers et du Mans, le CHU d’Angers et Angers Loire métropole, qu’ils soutiendront en 2025. « C’est un projet ambitieux qui permet de croiser les regards et compétences de différents domaines dans le but d’améliorer la santé et la qualité de vie des personnes malades », insiste Julien. « Il nous apprend la collaboration interdisciplinaire entre chercheur∙es et l’importance de celle-ci pour optimiser l’efficacité et l'intérêt des programmes de rééducation », conclut Coline.