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Séparés par des virgules

Un gel pour prévenir l’hyperplasie

Maître de conférences des universités, Guillaume Bastiat coordonne un programme de maturation sur l’hyperplasie intimale avec la Satt Ouest Valorisation. Il évoque les premiers résultats et l’avenir de ce projet innovant, qui se termine début 2025.


De gauche à droite : Joohee Park, ingénieure maturation à la Satt, Abhinandan Nandrajog, doctorant en première année, et Guillaume Bastiat.
Suite à une chirurgie vasculaire (pontage, artériotomie), le vaisseau sanguin peut se rétrécir en cicatrisant de manière anarchique : on parle alors d’hyperplasie intimale. Le flux sanguin diminue et entraîne de nouveaux problèmes cardiovasculaires pour le patient déjà fragile. Aucune solution thérapeutique curative valable n’est proposée à ce jour pour contrer ce phénomène, juste une limitation de son développement avec une nouvelle intervention chirurgicale par la pose d’une endoprothèse ou d'un stent.

C’est sur ce « phénomène complexe » que Guillaume Bastiat, du laboratoire Micro et nanomédecines translationnelles (Mint), planche depuis 2023. « Nous utilisons un biomatériau de type hydrogel, une technologie utilisée au départ pour lutter contre les tumeurs du cerveau et qui a fait l’objet d’un brevet, explique le chercheur. C’est une stratégie de prévention secondaire innovante puisqu’il n’existe pas encore de solutions thérapeutiques. »

Bientôt un projet ANR ?

Le gel est composé de nanoparticules lipidiques chargées en agent antiprolifératif. Une fois le gel déposé avec une seringue sur l’extérieur du vaisseau sanguin, autour de la suture vasculaire, les nanoparticules infusent dans les parois du vaisseau et libèrent les molécules d’intérêt pour prévenir et limiter la prolifération incontrôlée des cellules musculaires lisses, sans impacter le processus initial de cicatrisation post-opératoire.

« Nous avons collaboré avec l’équipe CarME du laboratoire Mitovasc et l’équipe de Jean Picquet, PU-PH et chef du service chirurgie vasculaire et thoracique au CHU d’Angers). Les premiers résultats démontrent qu’il est possible de libérer nos molécules d’intérêt dans les artères et de limiter partiellement l’hyperplasie intimale. Reste à trouver le dosage optimal et les meilleurs profils de libération des molécules d’intérêt. La prochaine étape du projet sera de démarcher des entreprises avec la Satt Ouest Valorisation. »

En parallèle, Guillaume Bastiat va soumettre un projet auprès de l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour cibler de nouveaux biomarqueurs de l’hyperplasie intimale afin de prévenir ce phénomène par de nouvelles stratégies, toujours en partenariat avec l’équipe CarME et le CHU d’Angers, ainsi qu’avec deux laboratoires des Universités du Mans et de Toulouse. « Nous verrons en 2025 si le dossier est retenu », conclut-il.

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